mais autrement?
Carte de Calais par Cassini

En généalogie, mieux vaut utiliser des pistes variées pour retrouver ses ancêtres et les cartes géographiques anciennes sont de précieuses alliées. En France, nous devons la première carte générale du territoire français officielle, «la carte de Cassini», à César François Cassini.

Qui était César François Cassini ?

Encore appelé Cassini III ou Cassini de Thury, il descend d'une lignée d'astronomes et de géographes d'origine italienne. Son grand-père, Giovanni Domenico Cassini1 dit Cassini Ier , deviendra le premier directeur de l'Observatoire de Paris. La famille Cassini dirigera d'ailleurs l'Observatoire durant ses 125 premières années d'existence.

Une carte de France commandée par Louis XV

En 1746, Cassini de Thury a entrepris une première triangulation pour la région des Flandres. Louis XV qui souhaite avoir une vision complète et précise de son royaume, décide de financer la fabrication d'une carte générale du pays, mais la Guerre de Sept ans aura raison de ce financement.

Cassini crée alors la Société de la Carte de France pour assurer la poursuite des travaux. L'ensemble des relevés topographiques est achevé avant la Révolution mais les dernières cartes gravées sont éditées en 1815. Il faut d'ailleurs à ce propos parler de la carte «des» Cassini car 4 générations auront œuvré d'une façon ou d'une autre à sa réalisation. C'est Jean Dominique, fils de César François qui terminera les travaux de son père décédé en 1784.

 

Cassini III, portrait par Jean-Marc Nattier, vers 1750
Miniature sur ivoire

 

La géographie au secours du généalogiste

En quoi l'étude des cartes géographiques anciennes peut-elle aider le généalogiste? De nombreux actes religieux ou d'état-civil précisent le lieu où vivaient nos ancêtres. Or, beaucoup de ces hameaux ou communes ont maintenant disparu. Les relevés de Cassini nous permettent de retrouver leurs traces et de suivre le parcours de vie de nos aïeux.

On retrouve donc sur cette carte tout ce qui concerne :

  • l'habitat, des villes aux hameaux, des châteaux aux maisons en ruine en passant par les édifices religieux (abbaye, églises, paroisses, etc.).
  • les activités agricoles, industrielles et artisanales : bains, chantiers portuaires, moulins, cabarets, carrières, fours à chaux, bergeries ou encore tanneries. De nombreuses activités sont ainsi répertoriées et localisées.
  • les voies de communication avec
    le réseau routier : du sentier à l'allée bordées d'arbres en passant par les relais de poste et les ponts avec arches.
    le réseau hydrographique : ancien lit, canal, écluse, du sens du courant aux zones inondables.
    le littoral : avec ses anses et ses écueils, ses bans de sable et ses mouillages.
  • la végétation : arbres, forêts, garenne, jas, marais asséché, jardins, parcs, polders, etc.

 carte du milieu naturel de Calais où figurent les dunes, les arbres, la mer

 

  • le relief : montagnes, tourbières, pics, falaises, dunes, etc.
  • des renseignements d'ordre militaire avec :
    constructions douanières et militaires : canons, forts, fanal ou encore bureau des douanes.
    événements militaires : Camp du Drap d'Or, bataille de Saint-Omer, Alésia, etc.

La carte de Cassini, source de renseignements pour la patrie, se retrouve l'être aussi pour l'ennemi. En 1793, elle sera donc confisquée et transférée de l'Observatoire vers le Dépôt de la Guerre.

Diverses autres indications figurent aussi sur cette carte, telles des frontières (de comté, d'état, de diocèse ... ), l'indication de lieux de justice (prévôté, etc.) ou de position (poteau, pyramide).

Enfin, les toponymes proviennent des usages locaux et un même lieu est parfois désigné par ses différentes noms de l'époque.

Françoise Dubois

 

Pour aller plus loin :


 

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